1. |
Vintage Mania
03:30
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J’en ai eu la révélation au rayon des purées en sachet :
Le monde ne jure plus que par les saveurs à l’ancienne
Les charmes d’antan sont fabriqués en Chine
En quantité industrielle
Le temps qui passe transforme le ringard en furieusement tendance
On célèbre du passé ce qu’il a de plus rance,
Le vintage, l’authentique, les saveurs d’autrefois
Se vendent comme des petits pains, à l’ancienne ça va de soit
Les films avec des choristes, des petits Nicolas, des images en sépia
Les faux meubles en faux fer forgé de chez Ikéa
Les bruits vinyles qui craquent comme des kellogs, snap, crac, pop
Les samples de vieux jazz dans les morceaux de HipHop
Vintage Mania
Quand on a peur de demain, on regarde derrière
Vive les saveurs à l’ancienne des purées en sachet !
Vintage Mania
Quand on a peur du futur, hier est une valeur sûre
On va se réfugier dans le moelleux duvet du passé
Les images surannées aux couleurs flétries
Les joies de l’ORTF, les indigentes vieilleries
Y voit-on les valeurs que l’on croit à jamais enfouies ?
Vive le bon vieux temps, où tout était mieux,
Vivement que ce qui est tout pourri maintenant devienne vieux,
Alors ce sera une pépite, une réminiscence d’un passé
Où tout était plus doux, et surtout, ma bonne dame,
C’était de la qualité !
On fout un jean vintage, tout neuf, très cher mais tout usé exprès
Et on savoure la saveur à l’ancienne d’une purée lyophilisée
La frange sixties, le mobilier fifties, la musique seventies,
et le bon goût eighties
Mais le come-back le plus ringard,
c’est les lascars qui portent des pulls rose jacquard ! BEURK !
Vintage Mania
Quand on a peur de demain on regarde derrière
Vive les saveurs à l’ancienne des purées en sachet !
Vintage Mania
Quand on a peur du futur, hier est une valeur sûre
On va se réfugier dans le moelleux duvet du passé
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2. |
Fiston Piston
03:00
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J’habite pas Paris
Je suis pas le fils d’un chanteur endormi
Ou bien le neveu du filleul de la tante du cousin de Johnny
Mon père n’est pas dans le show-business
Ma mère ne fait pas les couv’ dans la presse
Et Michel Drucker n’est pas l’oncle du beau frère de mon arrière-grand mère
Je n’ai peut-être pas beaucoup de talent…
Mais le truc qui te manque vraiment :
C’est qu’je suis ni le fiston de Dutronc,
Ni d’Laurent Voulzon et Alain Souchy
Le souci c’est d’pas faire partie
De l’artistocratie…
Le fils du plombier doit-il être plombier?
Le fils d’un ouvrier un ouvrier?
Et sa sœur doit-elle être une caissière
A-t-elle une chance de faire une autre carrière ?
C’est vrai qu’on peut s’poser la question…
Marie Drucker l’a dit à la télé
Ce n’est pas la même chose qu’on soit né
Quartier Berluti ou cité Kiabi,
Plutôt Chiara ou Kaïra Mastroianni
C’est vrai qu’on peut s’poser la question…
La politique, le showbiz, la chanson
c’est comme les camions, ça marche mieux avec du piston… fiston…
Ca doit être dur d’être un fils de
Pour sa crédibilité
Moi j’ai pas d’complexe de légitimité
J’ai aucune visibilité
Mais on m’enlèvera pas de l’idée
Qu’il vaut mieux sortir des couilles en or Du disque d’or de son père
Que de se croire sorti de la cuisse à Jupiter
Alors qu’on est l’fiston de Gerard Muller
Qui habite Schweighouse/Moder
Qui n’a comme appui à Paris
Qu’un chauffeur-livreur à Orly
Et lui non plus n’fait pas partie
De l’artistocratie
Je sais que j’enfonce des portes ouvertes – avec mes questions à la con…
Mais j’ai juste encore quelques questions…
Mais quelle heure est-il donc à Macao ?
Et toi t’es plutôt Nesquick ou Benco ?
J’ai une dernière question….
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3. |
Le Clan des "Siliciens"
04:03
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Nous sommes les otages du clan des siliciens
Ces ex-boutonneux au sommet de leur gloire
Dieux 2.0, Zeus Californiens,
Aux mains de monopoles, ils façonnent nos mémoires,
Le clan des Siliciens
Ce sont les sorciers de la Silicone Valley,
des jardins de Silice avec milices privées,
Ils vendent l’infini, les réseaux du bonheur,
Grâce à la puissance de leurs processeurs…
Le clan des Siliciens
Nous sommes la plèbe
Qui surfons sur le web…
Et nos corps avachis…
acclament ces génies :
Steve Jobs, Bill Gates, Zuckerberg, Larry Page, Sergey Brin..
Nous donnons nos âmes de pauvres pêcheurs
à leurs serveurs…
ils sont nos sauveurs…
Au nom d’Apple, du geek et du Saint Esprit, Alleluia Saint Mark Zuckerberg
Grâce à leur géniaux codes sources et programmes
Nous diffusons même ces chants qui les blâment
Nous nous exprimons, nous scannons nos âmes,
Condamnés nous sommes au syndrome de Stockholm
Le clan des Siliciens
Grâce soit rendue à tous ces génies
Dont le business ouvre les windows de l’esprit
Notre gratitude pour eux est infinie…
Car nos attitudes par eux sont définies…
Le clan des Siliciens
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4. |
Pare-Buffle
02:29
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T’es content t’as ton pare-buffle ?
Et t’es fier dans ta bagnole, t’as ton pare-buffle
Pour amener tes gamins à l’école, t’as ton pare-buffle
Pour aller au centre commercial, t’as ton pare-buffle
Outil de représentation sociale, c’est ton pare-buffle
Ton joli pare-buffle
Tout beau et tout chromé, brillant et polishé
Sur la voie de gauche, tu foutrais bien un coup de pare-buffle
A tous ces cons qui avancent pas et qui ont même pas de pare-buffle
Tu vas quand même pas aller à la campagne rayer ton pare-buffle
Si ça se trouve y’a des buffles, équipés de pare-pare-buffles !
Gare à ton pare buffle, ton joli pare-buffle…
Tu risques d’abîmer, ton appendice chromé
Et puis tu dis que tout le monde est jaloux de ton pare-buffle
Comme ce con là qui a fait une chanson sur les pare-buffles
En fait c’est tous des mufles, tu vas bouder, tu pars avec ton pare-buffle,
Manger un buffle chez buffalo, en tête à tête avec ton pare-buffle,
Ton joli pare-buffle
Et plus personne ne t’emmerdera !
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5. |
Chanson Engagée
05:11
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Mais où est passée la chanson engangée ? Dans ton ... ?
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6. |
Avrils
03:06
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Souviens-toi du temps où t’avais la morve rebelle,
Tu t’en foutais bien des accents de tes copains de maternelle,
Et combien de ces gosses ont eu plus tard le geste
De glisser dans les urnes un bulletin indigeste
Dans nos villages proprets, (nos vertes vallées…)
Aux géraniums généreux
Les graines de haine ont germé en Avril 2002,
Ce fût une floraison de bulletins anonymes
où était écrit la haine, plutôt son synonyme
C’était un soir d’avril, juste avant le mois de mai
Je n’avais qu’une envie, c’est de chier sur ma télé
Dans mon joli village du fond de la vallée
Derrière les colombages, la haine triomphait
Et puis 5 ans après (alléluia le messie !),
Un lutin nettoya avec son karcher magique
La moindre trace de racisme
L’Alsace est redevenue cette vierge ingénue
Qui sourit à tous ceux qui ne sont pas nés ici…
Par Saint Brice Hortefeux, nom de Dieu !
Par Nicolas le teigneux, oui nom de Dieu !
Permettez-moi d’en douter,
Même d’être dégoûté
Au fil des mois d’avrils, faudrait pas la haine
S’inscrive indélébile dans nos ADN
C’était un soir d’avril, de nouveau je vivais
Une soirée difficile, j’avais envie de pleurer
Dans mon joli village, on s’était racheté
A bon compte un visage de respectabilité
Combien de soirs d’avrils ?
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7. |
Le Paradis
03:02
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8. |
Loin d'Hawaï
04:59
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Que reste-t-il des jeux débiles, quand nous étions les héros
d’une vie si douce et si facile, où il suffisait de se croire beaux,
Nous avions des t-shirts Waïkiki, des adidas torsions,
où nous ont menées ses panoplies ? Dans le confort de nos salons ?
Où sont nos rêves d’écume, nous qui surfions sur les sillons
des tracteurs dans la brume, nous rêvions de vagues et d’action,
J’étais Patrick Swayze dans Point Break, et toi t’étais Steve Mac Garrett,
puis nous étions les frères Wilson, et toi t’étais Jim Morrisson,
Loin d’Hawaii
Loin de son soleil et de ses vagues
Loin des rivages brûlants
Nos rêves d’enfants
Il ne reste que la nostalgie, et des rêves remplacés par du fric,
Même pas capables de tenter son trip au risque d’être pathétique…
Alors nous restons immobiles, dans cette cellule loin du sable,
retenus par d’invisibles fils, nous nous sommes « résignés » coupables.
Nous moquons les ridicules sur facebook, le royaume du mimétisme,
mais nos culs dans nos sofas ne savent plus que chier du cynisme,
Le jour où nous cesserons les recherches de ce trésor,
où sont cachés nos rêves de gosses, nous serons morts,
Loin d’Hawaii
Loin de son soleil et de ses vagues
Loin des rivages brûlants
Nos rêves d’enfants
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9. |
Sous le Préau
03:43
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Sous le préau du collège, y’avait que des 103
Et des gamins en transe devant des pots Ninja
ça causait carbus, pots percés, barres de renforcement… torsadées, vitesse de pointes le vent dans l’dos, guidons serrés,
Moi j’avais l’œil naïf, un intérêt relatif pour les gosiers des charrettes,
Aux kits et aux pots d’compèt’
Je préférais les minettes qu’on voulait sortir avec
Et rouler des palots sous le préau à vélos
Sous l’préau les vélos, les meules et les pots d’compèt’
Sous l’préau les palots, les patins, les bastons, les cigarettes
Sous l’préau les gonzesses, les tchaïes qu’on voulait sortir avec
Et bientôt on irait au LEP…
Et puis le jour, quand j’ai reçu Quinze ans,
Y a Steeve qui est passé chez moi :
Il m‘a dit “T’oses sortir ? On va coin de l’église, près de la cabine
Pour faire des wheeling”
On crapotait des Marlboro,
Et avec des capotes, on faisait des bombes à eau
Et on faisait de la fumée avec nos meules et nos clopes autour du monument aux morts pour la France
Et puis y avait Francky, il avait d’jà 18 ans
il avait une Super 5 GT-Turbo, moi j’osais pas trop monter avec lui dans sa caisse et ce samedi là on peut dire que j’ai eu raison…
Ce samedi-là j’crois qu’jai capté à quoi ça sert
les Christ en croix en grès
A chaque coin de départementale,
qui tendent leurs bras sur les bas-côtés,
Francky a foncé avec sa Super directement dans les bras du Seigneur
Il est pas mort pour la France mais question vitesse, y’a pas !
c’est l’meilleur !
Sous l’préau les vélos, les meules et les pots d’compèt’
Sous l’préau les palots, les patins, les bastons, les cigarettes
Sous l’préau les gonzesses, les tchaïes qu’on voulait sortir avec
Et bientôt on irait au LEP…
… sauf Francky.
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10. |
Jamais Content
03:03
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ah si les pinsons étaient équipés d’un vibreur
ils seraient moins chiants et ce serait le bonheur
ah si les passants étaient équipés d’un moteur
ils seraient moins lents et ce serait le bonheur
ah si les penseurs étaient pourvus d’un processeur
ils seraient moins cons et ce serait le bonheur
ah si les pinsons, les passants, les penseurs n’étaient pas ce qu’ils sont
ce serait le bonheur
si tout était différent ce serait le bonheur,
je ne suis jamais content c’est ça mon grand malheur
rien n’est jamais comme je l’exige
tout autour de moi m’afflige
les oiseaux les humains, les pleurs des bébés le matin
les sourires inutiles et le chat du voisin
les endroits de la campagne où il n’y a pas de réseau
les endroits de la ville où il y a des cacas d’oiseaux
les odeurs les senteurs, les plantes les arbres et les fleurs
les vélos, les piétons les landaux les badaux
les jeunes qui parlent fort
les vieux qui n’entendent rien
les usagers des transports en commun
si tout était différent ce serait le bonheur,
je ne suis jamais content c’est ça mon grand malheur
rien n’est jamais comme je l’exige
tout autour de moi m’afflige
les lendemains qui chantent et leur incessant boucan
les tire au flan, les lents les oisifs les fénéants
les optimistes idiots, les musiciens dans le métro
les ados, les cocos, les écolos, les alcolos
les zigotos idéalistes, utopistes
les gens non pourvus d’un sens aigu du réalisme
le soleil qui est trop chaud
la pluie qui est trop mouillée
le vent qui soulève mon chapeau
l’automne, le printemps et l’été.
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11. |
La Vie, La Vraie
04:54
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Les chemins de la vraie vie mènent souvent dans ces canyons,
Où les indiens des réserves modernes viennent trouver à manger,
Ils n’ont pas assez pour des produits bios, alors s’achètent de la bouffe pour chiens pour hommes,
Dans ces canyons que l’on nomme les rayons d’un supermarché.
D’immenses palettes de produits minables convergent vers le ciel,
Et le ciel, c’est le plafond d’un entrepôt que l’on ne voit même plus,
La vue est obstruée par des pancartes énormes,
Des prix à perte de vue, des prix si haut, si bas, qu’on ne les voit même plus.
C’est ça la vie la vraie
Nous sommes des indiens chevauchant des caddies dans les vallées des supermarchés…
Les Apaches du Lidl, les Cheyennes du Auchan, les Cherokees de l’Intermarché
Et nos tomawaks sont enterrés
Nous partons à l’Atac avec nos cartes de fidélités
Dehors le soleil brûle, dedans les grands climatiseurs jettent un air meilleur
Dans ces hangars trop éclairés, au milieu de ces quartiers de terre brûlée,
Ces réserves ont la couleur du bonheur, comme ces pancartes jaune fluo avec écrit au marker :
Seulement 5 centimes le kilo
Les chevaux sont garés sur le parking, des bêtes au diesel fatigué,
Les squaws savent manier le caddie, le papoose en bandoulière,
Parfois des desperados viennent semer la misère, emmerder les caissières,
Heureusement le Shérif a promis de nettoyer la réserve au karcher
C’est ça la vie la vraie
Nous sommes des indiens chevauchant des caddies dans les vallées des supermarchés…
Les Apaches du Lidl, les Cheyennes du Auchan, les Cherokees de l’Intermarché
Et nos tomawaks sont enterrés
Nous partons à l’Atac avec nos cartes de fidélités
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12. |
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Le cimetière des clandestins avec des numéros sur des pancartes en bois est tout proche des plages de sable fin où des corps gras se fabriquent des mélanomes malins…
Les rivages de l’Europe sont le théâtre du ballet moderne, une valse macabre :
Des coquilles de noix sur des bras de mer
Tentent l’inégal bras de fer, l’illégale traversée.
Leur coquille sur leur dos,
Juilletistes et aoûtiens escargots
Tentent “l’infernal” chassé-croisé,
L’estivale traversée.
Au bord de l’eau, un hollandais trop blanc
Croise un Malien tremblant.
Au bord de l’eau, l’un fait des pâtés de sable ;
L’autre y creuse son trou dans le sable, le n° 421.
N° 421, cimetière des clandestins.
Finir enterré comme un chien,
C’est ça le rêve européen ?
L’un marche vers le Sud,
Il veut du sodium dans les cheveux,
Des ultraviolets dans les yeux.
Il veut des podiums dans des campings,
Du Beni Benassi dans une sono pourrie,
De l’after sun, de la biafine,
Du gel effet mouillé, des chemises froissées bon marché.
L’autre marche vers le Nord,
Il cherche de l’or
Pour sa famille restée au Sud,
Il espère échanger la misère
Contre la solitude,
Mais il garde la misère
Et il gagne une place de clandé dans un cimetière clandé, le n° 421…
N° 421, cimetière des clandestins.
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13. |
Petite Alsacienne
03:21
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Dans mon bocal sur l’étagère
Comme un poisson dans un aquarium
Je scrute mes propriétaires
Qui vont qui viennent
dans leur capharnaüm
Je ne suis pas un objet,
même si j’en ai tout l’air
Je suis une petite alsacienne
Dans ma petite boule, c’est l’hiver
Dans ma petite bulle, l’ennui me meurt
Imagine un instant que tous tes instants soient fixés dans ce temps
Un temps comme une boule où l’hiver
ne passe jamais au Printemps
Je suis une alsacienne
Dans une boule où la froide saison
ne passe jamais à la saison prochaine
Le soleil ne brille que sur les toits
de la maison Kammerzel
La descendance de mes propriétaires
S’amuse à faire neiger mon ciel
Et même en plein été, l’artificiel hiver
Sévit dans mon habitacle plastifié
Et tel qu’ils m’ont trouvée, ils me reposent
Pour que je repose à nouveau
Encore combien d’hivers moroses
A passer enfermée dans ma maison close ?
Abandonné le vulgaire objet sans intérêt
Les gosses absorbés par la télé
Où même en plein hiver, l’artificiel été
Fait rêver les gosses qui m’ont oublié …
Mes yeux de plastiques sont translucides
Et mes larmes qui coulent sont invisibles
Ma plus grande peur c’est que l’on me liquide au marché aux puces
Pour un sous vendu à un sceptique chercheur de poux aux puces
Qui veut savoir de quel liquide je me gèle dans mon bocal
A coup de burin il saignera mon atmosphère hivernale
Mes yeux sont fixés, figés sur le salon
Rien ne se passe seuls mes maîtres passent
Et comme la photo du chien qui s’ennuie près de moi
Je passe mon temps à ne pas vivre
Et je pleure de froid…
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