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ça vaut pas le premier album

by Lionel Grob

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1.
J’en ai eu la révélation au rayon des purées en sachet : Le monde ne jure plus que par les saveurs à l’ancienne Les charmes d’antan sont fabriqués en Chine En quantité industrielle Le temps qui passe transforme le ringard en furieusement tendance On célèbre du passé ce qu’il a de plus rance, Le vintage, l’authentique, les saveurs d’autrefois Se vendent comme des petits pains, à l’ancienne ça va de soit Les films avec des choristes, des petits Nicolas, des images en sépia Les faux meubles en faux fer forgé de chez Ikéa Les bruits vinyles qui craquent comme des kellogs, snap, crac, pop Les samples de vieux jazz dans les morceaux de HipHop Vintage Mania Quand on a peur de demain, on regarde derrière Vive les saveurs à l’ancienne des purées en sachet ! Vintage Mania Quand on a peur du futur, hier est une valeur sûre On va se réfugier dans le moelleux duvet du passé Les images surannées aux couleurs flétries Les joies de l’ORTF, les indigentes vieilleries Y voit-on les valeurs que l’on croit à jamais enfouies ? Vive le bon vieux temps, où tout était mieux, Vivement que ce qui est tout pourri maintenant devienne vieux, Alors ce sera une pépite, une réminiscence d’un passé Où tout était plus doux, et surtout, ma bonne dame, C’était de la qualité ! On fout un jean vintage, tout neuf, très cher mais tout usé exprès Et on savoure la saveur à l’ancienne d’une purée lyophilisée La frange sixties, le mobilier fifties, la musique seventies, et le bon goût eighties Mais le come-back le plus ringard, c’est les lascars qui portent des pulls rose jacquard ! BEURK ! Vintage Mania Quand on a peur de demain on regarde derrière Vive les saveurs à l’ancienne des purées en sachet ! Vintage Mania Quand on a peur du futur, hier est une valeur sûre On va se réfugier dans le moelleux duvet du passé
2.
J’habite pas Paris Je suis pas le fils d’un chanteur endormi Ou bien le neveu du filleul de la tante du cousin de Johnny Mon père n’est pas dans le show-business Ma mère ne fait pas les couv’ dans la presse Et Michel Drucker n’est pas l’oncle du beau frère de mon arrière-grand mère Je n’ai peut-être pas beaucoup de talent… Mais le truc qui te manque vraiment : C’est qu’je suis ni le fiston de Dutronc, Ni d’Laurent Voulzon et Alain Souchy Le souci c’est d’pas faire partie De l’artistocratie… Le fils du plombier doit-il être plombier? Le fils d’un ouvrier un ouvrier? Et sa sœur doit-elle être une caissière A-t-elle une chance de faire une autre carrière ? C’est vrai qu’on peut s’poser la question… Marie Drucker l’a dit à la télé Ce n’est pas la même chose qu’on soit né Quartier Berluti ou cité Kiabi, Plutôt Chiara ou Kaïra Mastroianni C’est vrai qu’on peut s’poser la question… La politique, le showbiz, la chanson c’est comme les camions, ça marche mieux avec du piston… fiston… Ca doit être dur d’être un fils de Pour sa crédibilité Moi j’ai pas d’complexe de légitimité J’ai aucune visibilité Mais on m’enlèvera pas de l’idée Qu’il vaut mieux sortir des couilles en or Du disque d’or de son père Que de se croire sorti de la cuisse à Jupiter Alors qu’on est l’fiston de Gerard Muller Qui habite Schweighouse/Moder Qui n’a comme appui à Paris Qu’un chauffeur-livreur à Orly Et lui non plus n’fait pas partie De l’artistocratie Je sais que j’enfonce des portes ouvertes – avec mes questions à la con… Mais j’ai juste encore quelques questions… Mais quelle heure est-il donc à Macao ? Et toi t’es plutôt Nesquick ou Benco ? J’ai une dernière question….
3.
Nous sommes les otages du clan des siliciens Ces ex-boutonneux au sommet de leur gloire Dieux 2.0, Zeus Californiens, Aux mains de monopoles, ils façonnent nos mémoires, Le clan des Siliciens Ce sont les sorciers de la Silicone Valley, des jardins de Silice avec milices privées, Ils vendent l’infini, les réseaux du bonheur, Grâce à la puissance de leurs processeurs… Le clan des Siliciens Nous sommes la plèbe Qui surfons sur le web… Et nos corps avachis… acclament ces génies : Steve Jobs, Bill Gates, Zuckerberg, Larry Page, Sergey Brin.. Nous donnons nos âmes de pauvres pêcheurs à leurs serveurs… ils sont nos sauveurs… Au nom d’Apple, du geek et du Saint Esprit, Alleluia Saint Mark Zuckerberg Grâce à leur géniaux codes sources et programmes Nous diffusons même ces chants qui les blâment Nous nous exprimons, nous scannons nos âmes, Condamnés nous sommes au syndrome de Stockholm Le clan des Siliciens Grâce soit rendue à tous ces génies Dont le business ouvre les windows de l’esprit Notre gratitude pour eux est infinie… Car nos attitudes par eux sont définies… Le clan des Siliciens
4.
Pare-Buffle 02:29
T’es content t’as ton pare-buffle ? Et t’es fier dans ta bagnole, t’as ton pare-buffle Pour amener tes gamins à l’école, t’as ton pare-buffle Pour aller au centre commercial, t’as ton pare-buffle Outil de représentation sociale, c’est ton pare-buffle Ton joli pare-buffle Tout beau et tout chromé, brillant et polishé Sur la voie de gauche, tu foutrais bien un coup de pare-buffle A tous ces cons qui avancent pas et qui ont même pas de pare-buffle Tu vas quand même pas aller à la campagne rayer ton pare-buffle Si ça se trouve y’a des buffles, équipés de pare-pare-buffles ! Gare à ton pare buffle, ton joli pare-buffle… Tu risques d’abîmer, ton appendice chromé Et puis tu dis que tout le monde est jaloux de ton pare-buffle Comme ce con là qui a fait une chanson sur les pare-buffles En fait c’est tous des mufles, tu vas bouder, tu pars avec ton pare-buffle, Manger un buffle chez buffalo, en tête à tête avec ton pare-buffle, Ton joli pare-buffle Et plus personne ne t’emmerdera !
5.
Mais où est passée la chanson engangée ? Dans ton ... ?
6.
Avrils 03:06
Souviens-toi du temps où t’avais la morve rebelle, Tu t’en foutais bien des accents de tes copains de maternelle, Et combien de ces gosses ont eu plus tard le geste De glisser dans les urnes un bulletin indigeste Dans nos villages proprets, (nos vertes vallées…) Aux géraniums généreux Les graines de haine ont germé en Avril 2002, Ce fût une floraison de bulletins anonymes où était écrit la haine, plutôt son synonyme C’était un soir d’avril, juste avant le mois de mai Je n’avais qu’une envie, c’est de chier sur ma télé Dans mon joli village du fond de la vallée Derrière les colombages, la haine triomphait Et puis 5 ans après (alléluia le messie !), Un lutin nettoya avec son karcher magique La moindre trace de racisme L’Alsace est redevenue cette vierge ingénue Qui sourit à tous ceux qui ne sont pas nés ici… Par Saint Brice Hortefeux, nom de Dieu ! Par Nicolas le teigneux, oui nom de Dieu ! Permettez-moi d’en douter, Même d’être dégoûté Au fil des mois d’avrils, faudrait pas la haine S’inscrive indélébile dans nos ADN C’était un soir d’avril, de nouveau je vivais Une soirée difficile, j’avais envie de pleurer Dans mon joli village, on s’était racheté A bon compte un visage de respectabilité Combien de soirs d’avrils ?
7.
Le Paradis 03:02
8.
Que reste-t-il des jeux débiles, quand nous étions les héros d’une vie si douce et si facile, où il suffisait de se croire beaux, Nous avions des t-shirts Waïkiki, des adidas torsions, où nous ont menées ses panoplies ? Dans le confort de nos salons ? Où sont nos rêves d’écume, nous qui surfions sur les sillons des tracteurs dans la brume, nous rêvions de vagues et d’action, J’étais Patrick Swayze dans Point Break, et toi t’étais Steve Mac Garrett, puis nous étions les frères Wilson, et toi t’étais Jim Morrisson, Loin d’Hawaii Loin de son soleil et de ses vagues Loin des rivages brûlants Nos rêves d’enfants Il ne reste que la nostalgie, et des rêves remplacés par du fric, Même pas capables de tenter son trip au risque d’être pathétique… Alors nous restons immobiles, dans cette cellule loin du sable, retenus par d’invisibles fils, nous nous sommes « résignés » coupables. Nous moquons les ridicules sur facebook, le royaume du mimétisme, mais nos culs dans nos sofas ne savent plus que chier du cynisme, Le jour où nous cesserons les recherches de ce trésor, où sont cachés nos rêves de gosses, nous serons morts, Loin d’Hawaii Loin de son soleil et de ses vagues Loin des rivages brûlants Nos rêves d’enfants
9.
Sous le préau du collège, y’avait que des 103 Et des gamins en transe devant des pots Ninja ça causait carbus, pots percés, barres de renforcement… torsadées, vitesse de pointes le vent dans l’dos, guidons serrés, Moi j’avais l’œil naïf, un intérêt relatif pour les gosiers des charrettes, Aux kits et aux pots d’compèt’ Je préférais les minettes qu’on voulait sortir avec Et rouler des palots sous le préau à vélos Sous l’préau les vélos, les meules et les pots d’compèt’ Sous l’préau les palots, les patins, les bastons, les cigarettes Sous l’préau les gonzesses, les tchaïes qu’on voulait sortir avec Et bientôt on irait au LEP… Et puis le jour, quand j’ai reçu Quinze ans, Y a Steeve qui est passé chez moi : Il m‘a dit “T’oses sortir ? On va coin de l’église, près de la cabine Pour faire des wheeling” On crapotait des Marlboro, Et avec des capotes, on faisait des bombes à eau Et on faisait de la fumée avec nos meules et nos clopes autour du monument aux morts pour la France Et puis y avait Francky, il avait d’jà 18 ans il avait une Super 5 GT-Turbo, moi j’osais pas trop monter avec lui dans sa caisse et ce samedi là on peut dire que j’ai eu raison… Ce samedi-là j’crois qu’jai capté à quoi ça sert les Christ en croix en grès A chaque coin de départementale, qui tendent leurs bras sur les bas-côtés, Francky a foncé avec sa Super directement dans les bras du Seigneur Il est pas mort pour la France mais question vitesse, y’a pas ! c’est l’meilleur ! Sous l’préau les vélos, les meules et les pots d’compèt’ Sous l’préau les palots, les patins, les bastons, les cigarettes Sous l’préau les gonzesses, les tchaïes qu’on voulait sortir avec Et bientôt on irait au LEP… … sauf Francky.
10.
ah si les pinsons étaient équipés d’un vibreur ils seraient moins chiants et ce serait le bonheur ah si les passants étaient équipés d’un moteur ils seraient moins lents et ce serait le bonheur ah si les penseurs étaient pourvus d’un processeur ils seraient moins cons et ce serait le bonheur ah si les pinsons, les passants, les penseurs n’étaient pas ce qu’ils sont ce serait le bonheur si tout était différent ce serait le bonheur, je ne suis jamais content c’est ça mon grand malheur rien n’est jamais comme je l’exige tout autour de moi m’afflige les oiseaux les humains, les pleurs des bébés le matin les sourires inutiles et le chat du voisin les endroits de la campagne où il n’y a pas de réseau les endroits de la ville où il y a des cacas d’oiseaux les odeurs les senteurs, les plantes les arbres et les fleurs les vélos, les piétons les landaux les badaux les jeunes qui parlent fort les vieux qui n’entendent rien les usagers des transports en commun si tout était différent ce serait le bonheur, je ne suis jamais content c’est ça mon grand malheur rien n’est jamais comme je l’exige tout autour de moi m’afflige les lendemains qui chantent et leur incessant boucan les tire au flan, les lents les oisifs les fénéants les optimistes idiots, les musiciens dans le métro les ados, les cocos, les écolos, les alcolos les zigotos idéalistes, utopistes les gens non pourvus d’un sens aigu du réalisme le soleil qui est trop chaud la pluie qui est trop mouillée le vent qui soulève mon chapeau l’automne, le printemps et l’été.
11.
Les chemins de la vraie vie mènent souvent dans ces canyons, Où les indiens des réserves modernes viennent trouver à manger, Ils n’ont pas assez pour des produits bios, alors s’achètent de la bouffe pour chiens pour hommes, Dans ces canyons que l’on nomme les rayons d’un supermarché. D’immenses palettes de produits minables convergent vers le ciel, Et le ciel, c’est le plafond d’un entrepôt que l’on ne voit même plus, La vue est obstruée par des pancartes énormes, Des prix à perte de vue, des prix si haut, si bas, qu’on ne les voit même plus. C’est ça la vie la vraie Nous sommes des indiens chevauchant des caddies dans les vallées des supermarchés… Les Apaches du Lidl, les Cheyennes du Auchan, les Cherokees de l’Intermarché Et nos tomawaks sont enterrés Nous partons à l’Atac avec nos cartes de fidélités Dehors le soleil brûle, dedans les grands climatiseurs jettent un air meilleur Dans ces hangars trop éclairés, au milieu de ces quartiers de terre brûlée, Ces réserves ont la couleur du bonheur, comme ces pancartes jaune fluo avec écrit au marker : Seulement 5 centimes le kilo Les chevaux sont garés sur le parking, des bêtes au diesel fatigué, Les squaws savent manier le caddie, le papoose en bandoulière, Parfois des desperados viennent semer la misère, emmerder les caissières, Heureusement le Shérif a promis de nettoyer la réserve au karcher C’est ça la vie la vraie Nous sommes des indiens chevauchant des caddies dans les vallées des supermarchés… Les Apaches du Lidl, les Cheyennes du Auchan, les Cherokees de l’Intermarché Et nos tomawaks sont enterrés Nous partons à l’Atac avec nos cartes de fidélités
12.
Le cimetière des clandestins avec des numéros sur des pancartes en bois est tout proche des plages de sable fin où des corps gras se fabriquent des mélanomes malins… Les rivages de l’Europe sont le théâtre du ballet moderne, une valse macabre : Des coquilles de noix sur des bras de mer Tentent l’inégal bras de fer, l’illégale traversée. Leur coquille sur leur dos, Juilletistes et aoûtiens escargots Tentent “l’infernal” chassé-croisé, L’estivale traversée. Au bord de l’eau, un hollandais trop blanc Croise un Malien tremblant. Au bord de l’eau, l’un fait des pâtés de sable ; L’autre y creuse son trou dans le sable, le n° 421. N° 421, cimetière des clandestins. Finir enterré comme un chien, C’est ça le rêve européen ? L’un marche vers le Sud, Il veut du sodium dans les cheveux, Des ultraviolets dans les yeux. Il veut des podiums dans des campings, Du Beni Benassi dans une sono pourrie, De l’after sun, de la biafine, Du gel effet mouillé, des chemises froissées bon marché. L’autre marche vers le Nord, Il cherche de l’or Pour sa famille restée au Sud, Il espère échanger la misère Contre la solitude, Mais il garde la misère Et il gagne une place de clandé dans un cimetière clandé, le n° 421… N° 421, cimetière des clandestins.
13.
Dans mon bocal sur l’étagère Comme un poisson dans un aquarium Je scrute mes propriétaires Qui vont qui viennent dans leur capharnaüm Je ne suis pas un objet, même si j’en ai tout l’air Je suis une petite alsacienne Dans ma petite boule, c’est l’hiver Dans ma petite bulle, l’ennui me meurt Imagine un instant que tous tes instants soient fixés dans ce temps Un temps comme une boule où l’hiver ne passe jamais au Printemps Je suis une alsacienne Dans une boule où la froide saison ne passe jamais à la saison prochaine Le soleil ne brille que sur les toits de la maison Kammerzel La descendance de mes propriétaires S’amuse à faire neiger mon ciel Et même en plein été, l’artificiel hiver Sévit dans mon habitacle plastifié Et tel qu’ils m’ont trouvée, ils me reposent Pour que je repose à nouveau Encore combien d’hivers moroses A passer enfermée dans ma maison close ? Abandonné le vulgaire objet sans intérêt Les gosses absorbés par la télé Où même en plein hiver, l’artificiel été Fait rêver les gosses qui m’ont oublié … Mes yeux de plastiques sont translucides Et mes larmes qui coulent sont invisibles Ma plus grande peur c’est que l’on me liquide au marché aux puces Pour un sous vendu à un sceptique chercheur de poux aux puces Qui veut savoir de quel liquide je me gèle dans mon bocal A coup de burin il saignera mon atmosphère hivernale Mes yeux sont fixés, figés sur le salon Rien ne se passe seuls mes maîtres passent Et comme la photo du chien qui s’ennuie près de moi Je passe mon temps à ne pas vivre Et je pleure de froid…

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released January 6, 2011

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Lionel Grob Strasbourg, France

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